Investir durablement- Carte Blanche de Michel Maquil

Investir durablement- Carte Blanche de Michel Maquil

Lorsqu’une personne souhaite faire un placement dans des titres, elle se voit proposer toute une panoplie de services financiers hautement sophistiqués. Il est difficile de s’y retrouver, notamment quand on souhaite consciemment investir de manière durable. Certaines personnes souhaiteraient par ailleurs connaître l’impact social produit par leur investissement.

Afin d’y apporter des éléments de réponse, un groupe de travail sur la performance sociale (Social Performance Task Force*, SPTF) a été créé en 2005 aux États-Unis.  L’objectif de cette organisation est d’aider les professionnels à agir de façon à ce que tant le client, l’employé, l’environnement social que l’environnement figurent à tout moment au centre des préoccupations. Il s’agit d’aider les investisseurs et les intermédiaires à mieux définir les objectifs qu’ils visent pour atteindre un objectif social. Il s’agit aussi d’essayer d’améliorer leurs démarches afin d’atteindre un résultat positif pour toutes les parties concernées, c’est-à-dire le client, l’employé, l’environnement social et l’environnement. La méthodologie proposée permet aussi de mener à bien différentes étapes de façon transparente.

On part du principe qu’il n’est pas possible d’atteindre automatiquement et simultanément des résultats positifs pour un nombre aussi élevé de parties concernées. Une action ciblée est nécessaire. La réalisation la plus importante du SPTF est l’élaboration de normes universelles qui dictent comment gérer les performances sociales et environnementales des services financiers. Les premières normes universelles ont été mises en place en 2012. Entre-temps, nous en sommes déjà à la troisième version de ces normes.

Pour la microfinance, et de façon générale, pour la finance inclusive, disposer d’une méthodologie telle que celle du SPTF revêt une importance capitale.

Le SPTF a intégré progressivement des partenaires européens, dont le gouvernement luxembourgeois en 2019. Aujourd’hui, il compte 4 800 membres, qui représentent près de 2 000 organisations dans 118 pays. Le bureau européen se trouve au Luxembourg**). Il y a même des groupes de travail spécifiques qui travaillent à des normes régionales.

Il s’agit là d’une tâche fastidieuse. Il n’est pas possible de changer fondamentalement du jour au lendemain des activités usuelles, mais il faut beaucoup d’efforts d’un grand nombre de personnes et d’organisations pendant de longues années. Il faut avoir conscience que cela entraîne une action beaucoup plus réfléchie, qui ne se déroule peut-être pas aussi rapidement qu’à l’accoutumée. Notre vivre-ensemble pourrait toutefois en devenir plus harmonieux.

Il est regrettable qu’on évoque peu de telles activités quand les acquis de la place financière luxembourgeoise sont présentés au niveau national et international.

*)   https://sptf.info/

**) https://www.findevgateway.org/fr/actualites/sptf-choisit-le-luxembourg-pour-rayonner-en-europe